Ce titre a attiré mon attention ce matin. Il évoquait Bradley Wiggins, le cycliste britannique, cinq fois médaillé olympique et vainqueur du Tour de France en 2012. Après avoir mis fin à sa carrière en 2016, il est tombé dans une addiction sévère à la cocaïne. Il a dû déposer le bilan de ses sociétés et vendre sa maison pour rembourser ses dettes. (Travailler son rapport à l’argent aurait pu être un soutien précieux 😉)
Comme c’est souvent le cas pour certains entrepreneurs, de l’extérieur, tout semble réussir. Mais connaissons-nous vraiment leur réalité intérieure et quotidienne ? Pour en avoir rencontré quelques-uns, j’ai parfois perçu un stress permanent, une peur que tout s’arrête, un vide à combler.
Ce qui me semble essentiel, c'est de questionner: de quel lieu intérieur partent nos actions ? Voici quelques exemples:
1 – L’envie de prouver. A qui ? Pourquoi ? Ce moteur est souvent le fruit d’une blessure d’enfance. Bradley Wiggins n’a pas vu son père entre ses 2 et 16 ans. Un père qui par ailleurs était … cycliste ! Ce n’est sans doute pas anodin, non ?
2 – Le désir de revanche. Je pense à cet entrepreneur qui a grandi dans une famille très modeste. Enfant, Il a vécu beaucoup de frustration de ne pas avoir accès à plus. Le moteur principal semble être : « Plus jamais ça, ni pour moi, ni pour ma famille »
Dans les 2 cas, il y a une recherche de compensation à l’extérieure pour combler un manque. Cela n’enlève rien à l’impact positif que peuvent avoir ces personnes, mais cela indique peut-être une quête jamais vraiment apaisée … un course vers un « jamais assez »..
Et puis, il y a ceux et celles dont la motivation profonde est la contribution. L’envie d’apporter, de transmettre, de faire leur part. Leur mouvement part d’un espace plus paisible. Il ne s’agit pas de prouver, mais simplement d’agir à partir de l’être. Et si le canal du recevoir est ouvert, ces personnes reçoivent en retour … abondamment.
Le piège, parfois, c’est de lancer de beaux projets à partir d’une blessure (d’injustice par exemple) tout en s’oubliant au point d’y laisser sa santé. Ce sont des dynamiques subtiles, qui mériteraient plus de nuances.
Personnellement, cela m’incite à rester attentif au lieu intérieur d’où jaillissent mes élans afin d’être le plus ajusté possible. Toute mon activité repose sur cette idée : cultiver la paix intérieure, pour limiter les risques de dérives de l’ego.
Bradley Wiggins disait dans cet interview: « Ma propension à l’addiction était un moyen d’alléger la souffrance avec laquelle je vivais. »
Et aussi :
« Aujourd’hui, je suis plus en paix avec moi-même, ce qui est déjà énorme. »
Peut-être est-ce là sa plus grande victoire ?
Là où j’ai pris une vraie leçon d’humilité…
C’est en lisant que Lance Armstrong (déchu pour dopage de ses 7 victoires au Tour de France, et que je n’appréciais guère) l’a aidé financièrement à se payer une thérapie. Je me suis senti comme un élève pris en faute … Un rappel pour moi : éviter de ranger les êtres humains dans des cases trop simples.
Et vous, qu’est-ce que ce texte vous inspire ?
Je serai heureux de vous lire.
Chaleureusement,